EII - Proposition 17

  • 17 avril 2004

Si le Corps humain est affecté d’une manière qui enveloppe la nature d’un Corps extérieur, l’Âme humaine considérera ce corps extérieur comme existant en acte, ou comme lui étant présent, jusqu’à ce que le Corps soit affecté d’une affection qui exclue l’existence ou la présence de ce même corps extérieur.

DÉMONSTRATION

Cela est évident, car, aussi longtemps que le Corps humain est ainsi affecté, l’Âme humaine (Prop. 12) considérera cette affection du corps, c’est-à-dire (Prop. préc.) aura l’idée d’une manière d’être actuellement donnée qui enveloppe la nature du corps extérieur ; en d’autres termes aura une idée qui n’exclut pas, mais pose l’existence ou la présence de la nature du corps extérieur, et ainsi l’Âme (Coroll. 1 de la Prop. préc.) considérera le corps extérieur comme existant en acte, ou comme présent, etc. C.Q.F.D. [*]


Si humanum corpus affectum est modo qui naturam corporis alicujus externi involvit, mens humana idem corpus externum ut actu existens vel ut sibi præsens contemplabitur donec corpus afficiatur affectu qui ejusdem corporis existentiam vel præsentiam secludat.

DEMONSTRATIO :

Patet. Nam quamdiu corpus humanum sic affectum est tamdiu mens humana (per propositionem 12 hujus) hanc corporis affectionem contemplabitur hoc est (per propositionem præcedentem) ideam habebit modi actu existentis quæ naturam corporis externi involvit hoc est ideam quæ existentiam vel præsentiam naturæ corporis externi non secludit sed ponit adeoque mens (per corollarium I præcedentis) corpus externum ut actu existens vel ut præsens contemplabitur donec afficiatur etc. Q.E.D.


[*(Saisset) : Si le corps humain est affecté d’une modification qui exprime la nature d’un corps étranger, l’âme humaine apercevra ce corps étranger comme existant en acte ou comme lui étant présent, jusqu’à ce que le corps humain reçoive une modification nouvelle qui exclue l’existence ou la présence de ce même corps étranger. Démonstration Cela est évident, car tant que le corps humain sera affecté de telle façon, l’âme humaine (par la Propos. 12) apercevra cette affection du corps ; c’est-à-dire (par la Propos. précéd.) qu’elle aura l’idée d’une modification actuellement existante, qui exprime la nature d’un corps extérieur ; c’est-à-dire encore qu’elle aura une idée qui n’exclut pas, mais qui pose au contraire l’existence ou la présence de la nature d’un corps extérieur, et par conséquent (en vertu du Corollaire 1 précéd.) l’âme apercevra un corps extérieur comme existant en acte ou comme présent jusqu’à ce qu’elle reçoive une modification nouvelle, etc. C.Q.F.D.

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