EII - Proposition 20

  • 18 avril 2004

De l’Âme humaine aussi une idée ou connaissance est donnée en Dieu, laquelle suit en Dieu de la même manière et se rapporte à Dieu de la même manière que l’idée ou connaissance du Corps humain.

DÉMONSTRATION

La pensée est un attribut de Dieu (Prop. 1), et ainsi (Prop. 3), tant de lui-même que de toutes ses affections et conséquemment aussi de l’Âme humaine (Prop. 11), une idée doit être donnée en Dieu. En second lieu, l’existence de cette idée ou connaissance de l’Âme ne doit pas suivre en Dieu en tant qu’il est infini, mais en tant qu’il est affecté d’une autre idée de chose singulière (Prop. 9). Mais l’ordre et la connexion des idées sont les mêmes que l’ordre et la connexion des choses [1] (Prop. 7) ; cette idée ou connaissance de l’Âme suit donc en Dieu et se rapporte à Dieu de la même manière que l’idée ou connaissance du Corps. C.Q.F.D. [*]


Mentis humanæ datur etiam in Deo idea sive cognitio quæ in Deo eodem modo sequitur et ad Deum eodem modo refertur ac idea sive cognitio corporis humani.

DEMONSTRATIO :

Cogitatio attributum Dei est (per propositionem 1 hujus) adeoque (per propositionem 3 hujus) tam ejus quam omnium ejus affectionum et consequenter (per propositionem 11 hujus) mentis etiam humanæ debet necessario in Deo dari idea. Deinde hæc mentis idea sive cognitio non sequitur in Deo dari quatenus infinitus sed quatenus alia rei singularis idea affectus est (per propositionem 9 hujus). Sed ordo et connexio idearum idem est ac ordo et connexio causarum (per propositionem 7 hujus) ; sequitur ergo hæc mentis idea sive cognitio in Deo et ad Deum eodem modo refertur ac idea sive cognitio corporis. Q.E.D.


[1Des causes.

[*(Saisset) : Il y a aussi en Dieu une idée ou connaissance de l’âme humaine qui suit de la nature divine et s’y rapporte de la même façon que l’idée ou connaissance du corps humain. Démonstration La pensée est un attribut de Dieu (par la Propos. 1) ; et en conséquence (par la Propos. 3) il y a nécessairement en Dieu l’idée de la pensée et de toutes ses affections, par suite (en vertu de la Propos. 11) l’idée de l’âme humaine. De plus, cette idée ou connaissance de l’âme ne suit pas de la nature de Dieu en tant qu’il est infini, mais en tant qu’il est affecté de l’idée d’une autre chose particulière (par la Propos. 9). Or, l’ordre et la connexion des idées est le même que l’ordre et la connexion des causes (par la Propos. 7). Donc cette idée ou connaissance de l’âme est en Dieu et se rapporte à Dieu de la même manière que l’idée ou connaissance du corps. C.Q.F.D.

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