TRE - 44

  • 16 septembre 2005


A quoi je réponds : si quelqu’un, par un destin qui lui serait advenu, avait marché de l’avant dans son investigation de la Nature, comme nous l’avons expliqué, c’est-à-dire en acquérant des idées nouvelles dans l’ordre dû, selon la norme de l’idée vraie donnée, jamais il n’eût douté de la vérité [1] qu’il eût ainsi possédée, parce que la vérité, comme nous l’avons dit, se fait connaître elle-même, et que tout aussi se fût offert à lui d’un cours spontané. Mais cela n’advient jamais ou advient rarement ; j’ai donc été obligé de poser ces principes afin que nous puissions acquérir par un dessein prémédité ce qui ne nous est pas échu par destin ; je voulais aussi faire voir que, pour établir la vérité, et faire de bons raisonnements, nous n’avons besoin d’autres instruments que la vérité elle-même et le bon raisonnement : j’ai confirmé un bon raisonnement et je m’efforce encore de le justifier en raisonnant bien.


Sed ad hoc respondeo : quod si quis fato quodam sic processisset naturam investigando, scilicet ad datae verae ideae normam alias acquirendo ideas debito ordine, nunquam de sua veritate dubitasset [2], eo quod veritas, uti ostendimus, se ipsam patefacit, et etiam sponte omnia ipsi affluxissent. Sed quia hoc nunquam aut raro contingit, ideo coactus fui illa sic ponere, ut illud, quod non possumus fato, praemeditato tamen consilio acquiramus, et simul ut appareret, ad probandam veritatem et bonum ratiocinium nullis nos egere instrumentis, nisi ipsa veritate et bono ratiocinio. Nam bonum ratiocinium bene ratiocinando comprobavi, et adhuc probare conor.



[1De même que nous ne doutons pas de la vérité que nous posssédons.

[2Sicut etiam hic non dubitamus de nostra veritate. Sp.

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