TRE - 52

  • 16 septembre 2005


Toute perception a pour objet une chose considérée comme existante ou bien seulement une essence et la plupart des fictions ont trait à des choses considérées comme existantes ; je parlerai donc d’abord de cette dernière sorte, savoir celle où seule l’existence est controuvée, tandis que la chose que l’on se représente fictivement dans telle condition est connue ou supposée telle. Par exemple, je forge cette idée que Pierre, que je connais, va à la maison, vient me voir [1] et autres choses semblables. Je demande ici à quoi se rapporte une pareille idée ? Je vois qu’elle a trait uniquement aux choses possibles.


Cum omnis perceptio sit vel rei tamquam existentis consideratae, vel solius essentiae, et frequentiores fictiones contingant circa res tamquam existentes consideratas, ideo prius de hac loquar ; scilicet ubi sola existentia fingitur, et res, quae in tali actu fingitur, intelligitur sive supponitur intelligi. Ex. gr. fingo Petrum, quem novi ire domum, eum me invisere, et similia. [2] Hic quaero, circa quae talis idea versetur ? Video eam tantum versari circa possibilia, non vero circa necessaria, neque circa impossibilia.



[1Voir plus bas nos remarques au sujet des hypothèses qui sont clairement connues de nous ; où il y a fiction c’est quand nous disons que certaines choses comme telles existent dans les corps célestes.

[2Vide ulterius id, quod de hypothesibus notabimus, quae a nobis clare intelliguntur ; sed in eo est fictio, quod dicamus, eas tales in corporibus coelestibus existere. Sp.