TRE - 55

  • 16 septembre 2005


Avant de poursuivre toutefois il faut noter ici en passant que la même différence qu’il y a entre l’essence d’une chose et celle d’une autre existe aussi entre l’actualité ou l’existence de la première et l’actualité ou l’existence de la seconde. Par suite, si nous voulions concevoir l’existence d’Adam, par exemple par le moyen de l’existence en général, ce serait comme si, pour concevoir l’essence d’Adam, nous dirigions notre pensée sur la nature de l’être et définissions Adam comme étant un être. C’est pourquoi, plus généralement l’existence est conçue, plus aussi elle est conçue confusément et plus aisément elle peut être attribuée par fiction à toute chose ; au contraire sitôt qu’elle est conçue comme l’existence plus particulière d’une chose, nous en avons une idée plus claire et l’attribuons plus difficilement par fiction (alors que nous ne prenons pas garde à l’ordre de la nature) à une autre chose ; ce qui mérite d’être noté.


Sed antequam ulterius pergam, hic obiter notandum est, quod illa differentia, quae est inter essentiam unius rei et essentiam alterius, ea ipsa sit inter actualitatem aut existentiam eiusdem rei, et inter actualitatem aut existentiam alterius rei ; adeo ut si existentiam ex. gr. Adami tantum per generalem existentiam concipere velimus, idem futurum sit, ac si ad concipiendam ipsius essentiam, ad naturam entis attendamus, ut tandem definiamus, Adamum esse ens. Itaque quo existentia generalius concipitur, eo etiam confusius concipitur faciliusque unicuique rei potest affingi ; e contra, ubi particularius concipitur, clarius tum intelligitur, et difficilius alicui, nisi rei ipsi, ubi non attendimus ad naturae ordinem, affingitur. Quod notatu dignum est.