TRE - 102

  • 1er octobre 2005


Puisqu’il en est ainsi toutefois, une difficulté, non petite, semble inhérente à l’entreprise de parvenir à la connaissance de ces choses singulières ; car de tout concevoir à la fois, cela dépasse de beaucoup les forces de l’entendement humain. Or l’ordre suivant lequel il faut qu’une chose soit connue avant une autre ne doit pas, nous l’avons dit, se tirer de la succession des existences, ni non plus des choses éternelles ; car en elles toutes les choses singulières sont données par nature à la fois. Il nous faudra donc nécessairement chercher d’autres secours que ceux dont nous usons pour connaître les choses éternelles et leurs lois ; ce n’est cependant pas le lieu ici d’en traiter, et ce n’est pas nécessaire tant que nous n’aurons pas acquis une connaissance suffisante des choses éternelles et de leurs lois infaillibles et que la nature de nos sens ne nous sera pas connue.


Sed cum hoc ita sit, non parum difficultatis videtur subesse, ut ad horum singularium cognitionem pervenire possimus ; nam omnia simul concipere res est longe supra humani intellectus vires. Ordo autem, ut unum ante aliud intelligatur, uti diximus, non est petendus ab eorum existendi serie, neque etiam a rebus aeternis. Ibi enim omnia haec sunt simul natura. Unde alia auxilia necessario sunt quaerenda praeter illa, quibus utimur ad res aeternas earumque leges intelligendum ; attamen non est huius loci ea tradere, neque etiam opus est, nisi postquam rerum aeternarum earumque infallibilium legum sufficientem acquisiverimus cognitionem, sensuumque nostrorum natura nobis innotuerit.


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