EII - Proposition 26

  • 20 avril 2004

L’Âme ne perçoit aucun corps extérieur comme existant en acte, si ce n’est par les idées des affections de son propre corps.

DÉMONSTRATION

Si le Corps humain n’a été affecté en aucune manière par quelque corps extérieur, l’idée non plus du Corps humain (Prop. 7), c’est-à-dire (Prop. 13) l’Âme humaine, non plus n’a été affectée en aucune manière de l’idée de l’existence de ce corps ; en d’autres termes, elle-ne perçoit en aucune manière l’existence de ce corps extérieur. Mais, en tant que le Corps humain est affecté en quelque manière par quelque corps extérieur, il perçoit en quelque mesure (Prop. 16 avec ses Coroll.) le corps extérieur. C.Q.F.D. [*]


Mens humana nullum corpus externum ut actu existens percipit nisi per ideas affectionum sui corporis.

DEMONSTRATIO :

Si a corpore aliquo externo corpus humanum nullo modo affectum est, ergo (per propositionem 7 hujus) nec idea corporis humani hoc est (per propositionem 13 hujus) nec mens humana idea existentiæ illius corporis ullo etiam modo affecta est sive existentiam illius corporis externi ullo modo percipit. At quatenus corpus humanum a corpore aliquo externo aliquo modo afficitur eatenus (per propositionem 16 hujus cum corollario I ejusdem) corpus externum percipit. Q.E.D.


[*(Saisset :) L’âme humaine ne perçoit aucun corps comme existant en acte, que par les idées des affections de son corps. Démonstration Si le corps humain n’est affecté d’aucune façon par un corps extérieur, il en résulte (par la Propos. 7) que l’idée du corps humain, c’est-à-dire l’âme humaine (par la Propos. 13) n’est affectée d’aucune façon de l’idée de l’existence de ce corps extérieur ; en d’autres termes, elle n’en perçoit d’aucune façon l’existence ; mais en tant que le corps humain est affecté par un corps extérieur d’une certaine façon, elle le perçoit (par la Propos. 16 et son Corollaire). C.Q.F.D.

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