Traité politique, IX, §01

  • 15 mai 2005


Nous avons parlé jusqu’ici de l’État aristocratique en supposant qu’il tire son nom d’une ville unique, capitale de tout l’État. Il est temps de traiter d’un État où plusieurs villes se partagent le pouvoir, condition que je crois préférable. Mais pour apercevoir la différence qui existe entre ces deux États et la supériorité de l’un d’eux, nous passerons en revue les principes de l’État précédemment décrit, nous rejetterons ceux qui ne conviennent plus et nous les remplacerons par d’autres.


Traduction Saisset :

Jusqu’ici nous n’avons eu en vue que le gouvernement qui tire son nom d’une seule ville, capitale de l’empire tout entier. Voici le moment de traiter d’une aristocratie partagée entre plusieurs villes, et que je trouve pour ma part préférable à la précédente. Mais, pour reconnaître la différence de ces deux formes et la supériorité de l’une sur l’autre, nous aurons à reprendre une à une les conditions fondamentales de la première, à rejeter celles qui ne sont pas compatibles avec la seconde et à y substituer d’autres conditions.


Huc usque hoc imperium consideravimus, quatenus ab una sola urbe, quae totius imperii caput est, nomen habet. Tempus iam est, ut de eo agamus, quod plures urbes tenent, quodque ego praecedenti praeferendum existimo. Sed ut utriusque differentiam et praestantiam noscamus, singula praecedentis imperii fundamenta perlustrabimus, et, quae ab hoc aliena sunt, reiiciemus, et alia, quibus niti debeat, eorum loco iaciemus.

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