TTP - Chap. XVIII - §§6-10 : Les dangers qui menacent l’État.
[1] Quand j’ai dit plus haut que les détenteurs du pouvoir avaient seuls le droit de tout régler, et que tout droit est suspendu à leur décret, je n’ai pas voulu entendre seulement le droit civil, mais aussi le droit sacré duquel ils doivent être également interprètes et défenseurs. Je veux ici le faire expressément observer et traiter ce point explicitement dans ce chapitre, parce qu’il y a beaucoup d’auteurs qui nient que ce droit de (...)
[2] Pour le moment je veux montrer que la Religion n’acquiert force de droit que par le décret de ceux qui ont le droit de régir l’État ; que le règne singulier de Dieu sur les hommes ne s’établit que par ceux qui détiennent le pouvoir politique, et qu’en outre l’exercice du culte religieux et les formes extérieures de la piété doivent se régler sur la paix et l’utilité de l’État, d’où suit qu’ils doivent être réglés par le souverain seul et que le souverain doit en être l’interprète.
[3] Je parle (...)
[10] Il est certain que la piété envers la Patrie est la plus haute sorte de piété qu’un homme puisse montrer ; supprimez l’État en effet, rien de bon ne peut subsister ; nulle sûreté nulle part ; c’est le règne de la colère et de l’impiété dans la crainte universelle ; il suit de là qu’on ne peut montrer aucune piété envers le prochain, qui ne soit impie, si quelque dommage en est la conséquence pour l’État, et qu’au contraire il n’est pas d’action impie envers le prochain qui ne prenne un caractère pieux, si (...)
[14] Au reste les adversaires de cette thèse qui ont voulu séparer le droit sacré du droit civil et soutenir que ce dernier seul appartient au souverain, le premier appartenant à l’Église universelle, ont donné des raisons auxquelles je ne m’arrête pas ; car elles sont si frivoles qu’elles ne valent pas d’être réfutées. Il y a cependant un point que je ne puis passer sous silence ; c’est l’erreur lamentable de ceux qui, pour soutenir cette opinion séditieuse (qu’on me pardonne ce terme un peu dur), (...)
[20] Il nous reste à indiquer la cause pour laquelle dans un État chrétien les discussions ne cessent pas au sujet de ce droit, alors que les Hébreux n’ont jamais, que je sache, contesté à ce sujet. Il peut paraître monstrueux certes qu’une chose aussi manifeste et nécessaire ait toujours été mise en question et que la jouissance de ce droit n’ait jamais appartenu au souverain sans contestation et même sans un grand danger de sédition et un grand dommage pour la religion. En vérité, si nous ne pouvions (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020