Vous êtes ici : Accueil > Traité théologico-politique > Chapitre VI : Des Miracles.

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  • TTP - chap. VI - §§1-2 : Opinions et préjugés du vulgaire concernant la Nature et les miracles. - Mars 2006

    [1] De même que cette science qui dépasse la compréhension de l’homme est appelée divine, les hommes ont accoutumé d’appeler ouvrage divin, c’est-à-dire ouvrage de Dieu, un ouvrage dont la cause est ignorée du vulgaire ; le vulgaire pense en effet que la puissance et la providence de Dieu n’apparaissent jamais plus clairement que lorsqu’il semble arriver dans la Nature quelque chose d’insolite et de contraire à l’opinion qu’il en a en vertu d’habitudes acquises ; surtout si cet événement est pour lui (...)

  • TTP - chap.VI - §§3-5 : Il n’arrive rien contre la Nature ; elle conserve un ordre éternel. - Mars 2006

    [3] A l’égard de la première thèse on en fait voir aisément la vérité par le principe démontré au chapitre IV au sujet de la loi divine : que tout ce que Dieu veut ou détermine, enveloppe une nécessité et une vérité éternelles. Nous avons conclu en effet de ce que l’entendement de Dieu ne se distingue pas de sa volonté, que c’est tout un de dire que Dieu veut quelque chose et qu’il conçoit quelque chose : la même nécessité qui fait que Dieu par sa nature et sa perfection conçoit une chose comme elle est, fait (...)

  • TTP - chap.VI - §§6-11 : Par les miracles nous ne pouvons connaître ni l’essence, ni l’existence, ni la providence de Dieu, alors qu’on peut les par l’ordre fixe et immuable de la Nature. - Mars 2006

    1. §§6-9 : Démonstration par la lumière naturelle.
    [6] Il est temps maintenant de passer à ma deuxième proposition, je veux dire de montrer que l’on ne peut connaître l’essence de Dieu non plus que son existence ou sa providence par les miracles, mais au contraire qu’on les perçoit beaucoup mieux par l’ordre fixe et immuable de la Nature ; pour le démontrer, je procéderai comme il suit. L’existence de Dieu, n’étant pas connue par elle-même, doit nécessairement se conclure de notions dont la vérité soit si (...)

  • TTP - chap.VI - §§12-15 : Par décrets et volitions de Dieu l’Écriture entend l’ordre même de la Nature. - Mars 2006

    [12] Je passe donc au troisième point, c’est-à-dire, je vais montrer par l’Écriture que les décrets et commandements de Dieu ne sont rien en réalité que l’ordre de la Nature ; autrement dit, quand l’Écriture dit que telle chose ou telle autre est arrivée par la volonté de Dieu, il faut entendre en réalité simplement que cela est arrivé conformément aux lois et à l’ordre de la Nature, non du tout, comme le croit le vulgaire, que la Nature a pour un temps cessé d’agir ou que son ordre a été interrompu. (...)

  • TTP - chap.VI - §§16-20 : L’interprétation des miracles. - Mars 2006

    [16] Il ne reste plus qu’à présenter quelques observations sur l’interprétation des miracles, ou plutôt, car le principal a été dit, à rassembler et à illustrer par un ou deux exemples ce que je me suis proposé d’établir en quatrième lieu à ce sujet. Je veux le faire par crainte qu’un miracle mal interprété n’éveille le soupçon que certaines choses dans l’Écriture contredisent à la Lumière Naturelle.
    [17] Il est très rare que les hommes racontent une chose simplement comme elle est arrivée, sans y rien mêler de (...)

  • TTP - chap.VI - §§21-23 : Conclusion. - Avril 2006

    1. §21 : La démonstration de ce chapitre s’est appuyée sur la lumière naturelle.
    [21] Avant cependant de clore ce chapitre, il me reste encore une observation à faire : j’ai suivi en ce qui concerne les miracles une méthode entièrement différente de celle que j’avais adoptée pour la Prophétie. De la Prophétie je n’ai rien affirmé que ce que j’ai pu conclure des principes révélés dans les livres sacrés, dans ce chapitre je me suis appuyé principalement sur les principes connus par la Lumière Naturelle. Je l’ai (...)