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  • EIV - Proposition 59 - Juin 2004

    Démonstration : EIII - Définition 2 ; EIII - Proposition 3 (et EIII - Proposition 3 - scolie) ; EIII - Définitions des affects - 01 ; EIII - Définitions des affects - 04.
    EIV - Proposition 41 ; EIV - Proposition 43.
    Autre démonstration : EIV - Préface ; EIV - Proposition 19 ; EIV - Proposition 45 - corollaire 1.
    A toutes les actions auxquelles nous sommes déterminés par une affection qui est une passion, nous pouvons être déterminés sans elle par la Raison. DÉMONSTRATION Agir par Raison n’est rien (...)

  • EIV - Proposition 59 - scolie - Juin 2004

    J’expliquerai plus clairement ma pensée par un exemple. L’action de frapper, en tant qu’on la considère physiquement, ayant égard seulement à ce qu’un homme lève le bras, serre le poing et meut avec force le bras entier de haut en bas, est une vertu qui se conçoit par la structure du Corps humain. Si donc un homme, dans un mouvement de Haine ou de Colère, est déterminé à serrer le poing ou à mouvoir le bras, cela a lieu parce qu’une seule et même action, comme nous l’avons montré dans la deuxième Partie, (...)

  • EIV - Proposition 60 - Juin 2004

    EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 12.
    EIV - Proposition 6.
    Un Désir, tirant son origine d’une Joie ou d’une Tristesse qui se rapporte à une seule des parties du Corps, ou à quelques-unes, mais non à toutes, n’a point égard à l’utilité de l’homme entier. DÉMONSTRATION Supposons, par exemple, qu’une partie A du Corps soit, par la force d’une cause extérieure, rendue plus forte à ce point qu’elle l’emporte sur les autres (Prop. 6). Cette partie ne s’efforcera point pour cela (...)

  • EIV - Proposition 60 - scolie - Juin 2004

    EIV - Proposition 9 - corollaire ; EIV - Proposition 44 - scolie.
    Puis donc que le plus souvent (Scolie de la Prop. 44) la Joie se rapporte à une seule partie du Corps, nous désirons le plus souvent conserver notre être sans avoir le moindre égard à la santé du Corps entier ; à quoi s’ajoute que les Désirs qui nous tiennent le plus (Coroll. de la Prop. 9), ont égard au temps présent seulement, non au futur.
    Cum itaque lætitia plerumque (per scholium propositionis 44 hujus) ad unam corporis partem (...)

  • EIV - Proposition 61 - Juin 2004

    EIII - Définition 2 ; EIII - Proposition 3 ; EIII - Définitions des affects - 01.
    Un Désir tirant son origine de la Raison ne peut avoir d’excès. DÉMONSTRATION Le Désir considéré absolument (Déf. 1 des Aff.) est l’essence même de l’homme en tant qu’on le conçoit comme déterminé à quelque action ; un Désir donc tirant son origine de la Raison, c’est-à-dire (Prop. 3, p. III) se produisant en nous en tant que nous agissons, est l’essence même ou la nature de l’homme en tant qu’elle est conçue comme déterminée à (...)

  • EIV - Proposition 62 - Juin 2004

    EII - Définition 4 ; EII - Proposition 41 ; EII - Proposition 43 (et EII - Proposition 43 - scolie) ; EII - Proposition 44 - corollaire 2.
    En tant que l’Âme conçoit les choses suivant le commandement de la Raison, elle est également affectée, que l’idée soit celle d’une chose future ou passée, ou celle d’une chose présente. DÉMONSTRATION Tout ce que l’Âme conçoit conduite par la Raison, elle le conçoit comme possédant une même sorte d’éternité ou de nécessité (Coroll. 2 de la Prop. 44, p. II), et elle (...)

  • EIV - Proposition 62 - scolie - Juin 2004

    EII - Proposition 31 ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
    EIV - Proposition 16.
    Si nous pouvions avoir une connaissance adéquate de la durée des choses, et déterminer par la Raison leurs temps d’existence, nous considérerions les choses futures et les présentes affectés du même sentiment et le bien que l’Âme concevrait comme futur, elle l’appéterait comme un bien présent ; par suite, elle négligerait nécessairement un bien présent moindre pour un bien futur plus grand, et elle appéterait (...)

  • EIV - Proposition 63 - Juin 2004

    EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 59 ; EIII - Définitions des affects - 13.
    Qui est dirigé par la Crainte et fait ce qui est bon pour éviter un mal, n’est pas conduit par la Raison. DÉMONSTRATION Toutes les affections se rapportant à l’Âme, en tant qu’elle est active, c’est-à-dire à la Raison (Prop. 3, p. III), ne sont autres que des affections de Joie et de Désir (Prop. 59, p. III) ; celui donc qui est dirigé par la Crainte (Déf. 13 des Aff.) et fait ce qui est bon par peur d’un mal, n’est pas (...)

  • EIV - Proposition 63 - scolie - Juin 2004

    Les superstitieux qui savent flétrir les vices plutôt qu’enseigner les vertus, et qui, cherchant non à conduire les hommes par la Raison mais à les contenir par la Crainte, leur font fuir le mal sans aimer les vertus, ne tendent à rien d’autre qu’à rendre les autres aussi misérables qu’eux-mêmes ; il n’est donc pas étonnant qu’ils soient le plus souvent insupportables et odieux aux hommes.
    Superstitiosi qui vitia exprobrare magis quam virtutes docere norunt et qui homines non ratione ducere sed metu ita (...)

  • EIV - Proposition 63 - corollaire - Juin 2004

    EIII - Proposition 59.
    EIV - Proposition 8 ; EIV - Proposition 61.
    Par un Désir tirant son origine de la Raison nous poursuivons le bien directement et fuyons le mal indirectement. DÉMONSTRATION Un Désir tirant son origine de la Raison peut naître seulement d’une affection de Joie qui n’est pas une passion (Prop. 59, p. III), c’est-à-dire d’une Joie qui ne peut avoir d’excès (Prop. 61) et non d’une Tristesse ; ce Désir par suite (Prop. 8) naît de la connaissance du bien, non de celle du mal ; nous (...)

  • EIV - Proposition 63 - corollaire - scolie - Juin 2004

    EIV - Proposition 63 - corollaire
    Ce Corollaire s’explique par l’exemple du malade et du valide. Le malade absorbe ce qu’il a en aversion par peur de la mort ; le valide tire satisfaction de la nourriture et jouit ainsi de la vie mieux que s’il avait peur de la mort et désirât l’écarter directement. De même un juge qui, non par Haine ou Colère, etc., mais par seul Amour du salut public, condamne un coupable à mort, est conduit par la seule Raison. [*]
    EIV - Proposition 64
    Explicatur hoc (...)

  • EIV - Proposition 64 - Juin 2004

    EII - Proposition 29.
    EIII - Définition 2 ; EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Définitions des affects - 03.
    EIV - Proposition 8.
    La connaissance d’un mal est une connaissance inadéquate. DÉMONSTRATION La connaissance d’un mal (Prop. 8) est la Tristesse même en tant que nous en avons conscience. Mais la Tristesse est un passage à une perfection moindre (Déf. 3 des Aff.) qui pour cette raison ne peut se connaître par l’essence même de l’homme (Prop. 6 et (...)

  • EIV - Proposition 64 - corollaire - Juin 2004

    EIV - Proposition 64
    Il suit de là que, si l’Âme humaine n’avait que des idées adéquates, elle ne formerait aucune notion de chose mauvaise. [*]
    EIV - Proposition 65
    Hinc sequitur quod si mens humana non nisi adæquatas haberet ideas, nullam mali formaret notionem.

  • EIV - Proposition 65 - Juin 2004

    EIV - Préface ; EIV - Proposition 63 - corollaire.
    De deux biens nous rechercherons sous la conduite de la Raison le plus grand, et de deux maux le moindre. DÉMONSTRATION Un bien qui empêche que nous ne jouissions d’un bien plus grand, est en réalité un mal ; car mauvais et bon (comme nous l’avons montré dans la Préface de celle Partie) se disent des choses en tant que nous les comparons entre elles ; et un mal moindre est en réalité un bien (pour la même raison) ; c’est pourquoi (Coroll. de la (...)

  • EIV - Proposition 65 - corollaire - Juin 2004

    EIV - Proposition 63 - corollaire.
    EIV - Proposition 65
    Nous rechercherons sous la conduite de la Raison un mal moindre pour un plus grand bien et renoncerons à un bien moindre qui est cause d’un mal plus grand, car le mal appelé ici moindre, est en réalité un bien, et le bien inversement un mal ; nous appéterons donc le mal (Coroll. de la Prop. 63) et renoncerons au bien. C.Q.F.D. [*]
    EIV - Proposition 66
    Malum minus pro majore bono ex rationis ductu sequemur et bonum minus quod causa est (...)

  • EIV - Proposition 66 - Juin 2004

    EIV - Proposition 62 ; EIV - Proposition 65.
    Nous préférerons sous la conduite de la Raison un bien plus grand futur à un moindre présent, et un mal moindre présent à un plus grand futur. DÉMONSTRATION Si l’Âme pouvait avoir d’une chose future une connaissance adéquate, elle serait affectée de même à l’égard d’une chose future et d’une présente (Prop. 62) ; en tant, par suite, que nous avons égard à la Raison même, comme nous le supposons dans cette Proposition, la situation est la même, qu’il s’agisse d’un (...)

  • EIV - Proposition 66 - corollaire - Juin 2004

    EIV - Proposition 65 (et EIV - Proposition 65 - corollaire) ; EIV - Proposition 66.
    EIV - Proposition 66
    Nous appéterons sous la conduite de la Raison un mal moindre présent qui est cause d’un bien plus grand futur, et nous renoncerons à un bien moindre présent qui est cause d’un mal plus grand futur. Ce Corollaire est avec la Proposition précédente dans le même rapport que le Corollaire de la Proposition 65 avec la Proposition 65. [*]
    EIV - Proposition 66 - scolie
    Malum præsens minus quod est (...)

  • EIV - Proposition 66 - scolie - Juin 2004

    EIV - Proposition 1 à EIV - Proposition 18.
    Rapprochant ce qui précède de ce que nous avons dit dans cette Partie jusqu’à la Proposition 18 au sujet des forces des affections, nous verrons facilement en quoi un homme conduit par l’affection seule ou l’opinion diffère d’un homme conduit par la Raison. Le premier, qu’il le veuille ou non, ne sait en aucune façon ce qu’il fait ; le second n’a à plaire qu’à lui-même et fait seulement ce qu’il sait qui tient la première place dans la vie et qu’il désire le (...)