[1] Jusqu’à présent notre souci a été de séparer la Philosophie de la Théologie et de montrer la liberté de philosopher que la Théologie reconnaît à tous. Il est temps maintenant de nous demander jusqu’où doit s’étendre, dans l’État le meilleur, cette liberté laissée à l’individu de penser et de dire ce qu’il pense. Pour examiner cette question avec méthode, il nous faut éclaircir la question des fondements de l’État et en premier lieu traiter du Droit Naturel de l’individu sans avoir égard pour commencer à (...)
[5] Il n’en est pas moins vrai, personne n’en peut douter, qu’il est de beaucoup plus utile aux hommes de vivre suivant les lois et les injonctions certaines de la Raison, lesquelles tendent uniquement, comme nous l’avons dit, à ce qui est réellement utile aux hommes. En outre il n’est personne qui ne désire vivre à l’abri de la crainte autant qu’il se peut, et cela est tout à fait impossible aussi longtemps qu’il est loisible à chacun de faire tout ce qui lui plaît, et qu’il n’est pas reconnu à la (...)
[9] Ajoutons que l’individu pouvait affronter aisément le danger de se soumettre absolument au commandement et à la décision d’un autre ; nous l’avons montré en effet, ce droit de commander tout ce qu’ils veulent n’appartient aux souverains qu’autant qu’ils ont réellement un pouvoir souverain ; ce pouvoir perdu, ils perdent en même temps le droit de tout commander et ce droit revient à celui ou à ceux qui peuvent l’acquérir et le conserver. Pour cette raison, il est extrêmement rare que les souverains (...)
[12] Après avoir ainsi montré les fondements et le droit de l’État, il sera facile de déterminer ce qu’est le droit civil privé, et ce qu’est une violation du droit, en quoi la justice et l’injustice consistent dans l’état de société constituée ; puis ce que c’est qu’un confédéré, qu’un ennemi et enfin que le crime de lèse-majesté.
A - Droit Civil privé.
[13] Par Droit Civil privé nous ne pouvons entendre autre chose que la liberté qu’a l’individu de se conserver dans son état, telle qu’elle est déterminée par (...)
[19] Il nous reste, pour lever tout scrupule, à répondre à la question qu’on pourrait faire sur ce que nous avons affirmé plus haut : que l’individu privé de Raison vit dans l’état de nature suivant les lois de l’appétit en vertu du droit souverain de la Nature. Cela ne contredit-il pas ouvertement au Droit Divin révélé ? Puisque, en effet, tous absolument (que nous ayons ou n’ayons pas l’usage de la Raison) nous sommes également tenus, par le commandement de Dieu, d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020