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  • EIV - Proposition 1 - Mai 2004

    EII - Proposition 32 ; EII - Proposition 33 ; EII - Proposition 35.
    EIII - Proposition 4.
    Rien de ce qu’une idée fausse a de positif n’est ôté par la présence du vrai, en tant que vrai. DÉMONSTRATION La fausseté consiste seulement dans la privation de connaissance qu’enveloppent les idées inadéquates (Prop. 35, p. II), et elles n’ont rien de positif à cause de quoi elles sont dites fausses (Prop. 33, p. II). Mais, au contraire, en tant qu’elles se rapportent à Dieu, elles sont vraies (Prop. 32, p. (...)

  • EIV - Proposition 1 - scolie - Mai 2004

    EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 17 ; EII - Proposition 35 - scolie.
    Cette Proposition se connaît plus clairement par le Corollaire 2 de la Proposition 16, Partie II. Car une imagination est une idée qui indique plutôt l’état du Corps humain que la nature du corps extérieur, non distinctement à la vérité, mais confusément ; par où il arrive que l’Âme est dite errer. Quand par exemple nous regardons le soleil, nous imaginons qu’il est distant de nous d’environ deux cents pieds ; (...)

  • EIV - Proposition 2 - Mai 2004

    EIII - Définition 1 ; EIII - Définition 2.
    Nous pâtissons en tant que nous sommes une partie de la Nature qui ne peut se concevoir par soi sans les autres parties. DÉMONSTRATION Nous sommes dits passifs quand quelque chose se produit en nous de quoi nous ne sommes cause que partiellement (Défin. 2, p. III), c’est-à-dire (Défin. 1, p. III) quelque chose qui ne peut être déduit des seules lois de notre nature. Nous pâtissons donc en tant que nous sommes une partie de la Nature qui ne peut se concevoir (...)

  • EIV - Proposition 3 - Mai 2004

    EIV - Axiome.
    (Cette démonstration est universelle, selon la dem. de la prop. 4).
    La force avec laquelle l’homme persévère dans l’existence est limitée et surpassée infiniment par la puissance des causes extérieures. DÉMONSTRATION Cela est évident, par l’Axiome de cette Partie. Car, si un homme est donné, quelque autre chose plus puissante, disons A, est donnée, et si A est donné, quelque autre chose encore, disons B, plus puissante que A, et cela à l’infini ; par suite, la puissance de l’homme est (...)

  • EIV - Proposition 4 - Mai 2004

    EI - Proposition 16 ; EI - Proposition 21 ; EI - Proposition 24 - corollaire ; EI - Proposition 34.
    EIII - Proposition 4 ; EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 7.
    EIV - Proposition 3.
    Il est impossible que l’homme ne soit pas une partie de la Nature et ne puisse éprouver d’autres changements que ceux qui se peuvent connaître par sa seule nature et dont il est cause adéquate. DÉMONSTRATION La puissance par laquelle les choses singulières et conséquemment l’homme conservent leur être est la (...)

  • EIV - Proposition 4 - corollaire - Mai 2004

    EIV - Proposition 4
    Il suit de là que l’homme est nécessairement toujours soumis aux passions, suit l’ordre commun de la Nature et lui obéit, et s’y adapte autant que la nature des choses l’exige. [*]
    EIV - Proposition 5
    Hinc sequitur hominem necessario passionibus esse semper obnoxium communemque Naturæ ordinem sequi et eidem parere seseque eidem quantum rerum natura exigit, (...)

  • EIV - Proposition 5 - Mai 2004

    EII - Proposition 16.
    EIII - Définition 1 ; EIII - Définition 2 ; EIII - Proposition 7.
    La force et la croissance d’une passion quelconque, et sa persévérance à exister, ne se définissent point par la puissance avec laquelle nous persévérons dans l’existence, mais par la puissance de la cause extérieure comparée à la nôtre. DÉMONSTRATION L’essence d’une passion ne peut s’expliquer par notre seule essence (Défin. 1 et 2, p. III), c’est-à-dire (Prop. 7, p. III) la puissance d’une passion ne peut se définir (...)

  • EIV - Proposition 6 - Mai 2004

    EIV - Proposition 3 ; EIV - Proposition 5.
    La force d’une passion ou d’une affection peut surpasser les autres actions de l’homme, ou sa puissance, de telle sorte que cette affection demeure attachée à l’homme. DÉMONSTRATION La force et la croissance d’une passion quelconque, et sa persévérance à exister, se définissent par la puissance de la cause extérieure comparée à la nôtre (Prop. préc.) ; elle peut donc (Prop. 3) surpasser la puissance de l’homme, etc. C.Q.F.D.
    Vis alicujus passionis seu affectus (...)

  • EIV - Proposition 7 - Mai 2004

    EII - Proposition 6 ; EII - Proposition 12.
    EIII - Proposition 5 ; Ethique III - Définition générale des affects.
    EIV - Axiome ; EIV - Proposition 5.
    Une affection ne peut être réduite ni ôtée sinon par une affection contraire, et plus forte que l’affection à réduire. DÉMONSTRATION Une affection, en tant qu’elle se rapporte à l’Âme, est une idée par laquelle l’Âme affirme une force d’exister de son Corps plus grande ou moindre qu’auparavant (Définition générale des Affections à la fin de la troisième (...)

  • EIV - Proposition 7 - corollaire - Mai 2004

    Ethique III - Définition générale des affects.
    EIV - Proposition 7.
    Une affection, en tant qu’elle se rapporte à l’âme, ne peut être réduite ni ôtée sinon par l’idée d’une affection du corps contraire à celle que nous éprouvons et plus forte qu’elle. Car une affection par laquelle nous pâtissons ne peut être réduite ni ôtée sinon par une affection plus forte qu’elle et contraire à elle (Prop. préc.), c’est-à-dire (Déf. gén. des Aff.) par l’idée d’une affection du corps plus forte que celle dont nous pâtissons (...)

  • EIV - Proposition 8 - Mai 2004

    EII - Proposition 21 (et EII - Proposition 21 - scolie) ; EII - Proposition 22.
    EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 11 - scolie ; Ethique III - Définition générale des affects.
    EIV - Définition 1 ; EIV - Définition 2.
    La connaissance du bon et du mauvais n’est rien d’autre que l’affection de la Joie ou de la Tristesse, en tant que nous en avons conscience. DÉMONSTRATION Nous appelons bon ou mauvais ce qui est utile ou nuisible à la conservation de notre être (Déf. 1 et 2), c’est-à-dire (...)

  • EIV - Proposition 9 - Mai 2004

    EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - scolie).
    Ethique III - Définition générale des affects.
    Une affection dont nous imaginons que la cause est actuellement présente, est plus forte que si nous n’imaginions pas la présence de cette cause. DÉMONSTRATION Une imagination est une idée par laquelle nous considérons une chose comme présente (Scolie de la Prop. 17, p. II), mais qui indique plutôt l’état du corps humain que la nature de la chose extérieure (...)

  • EIV - Proposition 9 - scolie - Mai 2004

    EIII - Proposition 18.
    Quand j’ai dit, Proposition 18, partie III, que nous sommes affectés de la même affection par l’image d’une chose future ou passée, que si la chose imaginée était présente, j’ai expressément fait observer que cela est vrai en tant que nous avons égard à la seule image de la chose elle-même ; elle est de même nature en effet, que nous ayons imaginé les choses comme présentes ou non ; je n’ai pas nié cependant que cette image est rendue plus faible quand nous considérons la présence (...)

  • EIV - Proposition 9 - corollaire - Mai 2004

    L’image d’une chose future ou passée, c’est-à-dire d’une chose que nous nous représentons avec une relation au temps futur ou passé, le présent exclu, est plus faible, toutes choses égales d’ailleurs, que l’image d’une chose présente ; et conséquemment une affection se rapportant à une chose future ou passée sera, toutes choses égales d’ailleurs, plus relâchée qu’une affection se rapportant à une chose présente.
    Imago rei futuræ vel præteritæ hoc est rei quam cum relatione ad tempus futurum vel præteritum (...)

  • EIV - Proposition 10 - Juin 2004

    EIV - Proposition 9.
    A l’égard d’une chose future que nous imaginons devoir être prochainement, nous sommes affectés de façon plus intense que si nous imaginions que son temps d’existence est beaucoup plus éloigné du présent ; et le souvenir d’une chose que nous imaginons n’être pas passée depuis longtemps, nous affecte aussi de façon plus intense que si nous l’imaginions passée depuis longtemps. DÉMONSTRATION En tant, en effet, que nous imaginons qu’une chose sera prochainement, ou n’est pas passée depuis (...)

  • EIV - Proposition 10 - scolie - Juin 2004

    EIV - Définition 6.
    EIV - Proposition 10
    Il suit de l’observation jointe à la Définition 6, qu’à l’égard des objets séparés du temps présent par un intervalle plus grand que celui que nous pouvons déterminer dans l’imagination, nous sommes affectés d’une façon également modérée, bien que nous connaissions qu’ils sont séparés entre eux par un long intervalle de temps. [*]
    EIV - Proposition 11
    Ex iis quæ ad definitionem 6 hujus partis notavimus, sequitur nos erga objecta quæ a præsenti longiore temporis (...)

  • EIV - Proposition 11 - Juin 2004

    EI - Proposition 33 - scolie 1.
    EIV - Proposition 9.
    Une affection se rapportant à une chose que nous imaginons comme nécessaire est plus intense, toutes choses égales d’ailleurs, que si elle se rapportait à une chose possible ou contingente, c’est-à-dire non nécessaire. DÉMONSTRATION En tant que nous imaginons qu’une chose est nécessaire, nous affirmons son existence, et au contraire nous nions l’existence d’une chose en tant que nous imaginons qu’elle n’est pas nécessaire (Scolie 1 de la Prop. 33, (...)

  • EIV - Proposition 12 - Juin 2004

    EIII - Proposition 18.
    EIV - Définition 3 ; EIV - Définition 4.
    Une affection se rapportant à une chose que nous savons ne pas exister présentement et que nous imaginons comme possible est, toutes choses égales d’ailleurs, plus intense que si elle se rapportait à une chose contingente. DÉMONSTRATION En tant que nous imaginons une chose comme contingente, nous ne sommes affectés par aucune image autre que celle de cette chose et qui puisse en poser l’existence (Déf. 3) ; en revanche (suivant (...)

  • EIV - Proposition 12 - corollaire - Juin 2004

    EIV - Proposition 9 - corollaire ; EIV - Proposition 10 ; EIV - Proposition 12.
    Une affection se rapportant à une chose que nous savons ne pas exister dans le présent et que nous imaginons comme contingente, est beaucoup plus relâchée que si nous imaginions que la chose est actuellement présente. DÉMONSTRATION Une affection se rapportant à une chose que nous imaginons qui existe présentement, est plus intense que si nous en imaginions l’objet comme futur (Coroll. de la Prop. 9), et elle est (...)

  • EIV - Proposition 13 - Juin 2004

    EII - Proposition 17 - corollaire ; EII - Proposition 18 (et EII - Proposition 18 - scolie).
    EIV - Définition 3 ; EIV - Proposition 9.
    Une affection se rapportant à une chose contingente que nous savons ne pas exister présentement est, toutes choses égales d’ailleurs, plus relâchée qu’une affection se rapportant à une chose passée. DÉMONSTRATION En tant que nous imaginons une chose comme contingente, nous ne sommes affectés de l’image d’aucune autre qui pose l’existence de la première (Déf. 3), mais (...)

  • EIV - Proposition 14 - Juin 2004

    Ethique III - Définition générale des affects.
    EIV - Proposition 1 ; EIV - Proposition 7 ; EIV - Proposition 8.
    La connaissance vraie du bon et du mauvais ne peut, en tant que vraie, réduire aucune affection, mais seulement en tant qu’elle est considérée comme une affection. DÉMONSTRATION Une affection est une idée par laquelle l’Âme affirme une force d’exister de son Corps plus grande ou moindre qu’auparavant (Déf. Gén. des Aff.) ; et ainsi (Prop. 1) elle n’a rien de positif qui puisse être ôté par (...)

  • EIV - Proposition 15 - Juin 2004

    EIII - Définition 2 ; EIII - Proposition 1 ; EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 37 ; EIII - Définitions des affects - 01.
    EIV - Proposition 3 ; EIV - Proposition 5 ; EIV - Proposition 7 ; EIV - Proposition 8.
    (Cette démonstration est universelle, selon la dem. de la prop. 16).
    Un Désir qui naît de la connaissance vraie du bon et du mauvais, peut être éteint ou réduit par beaucoup d’autres Désirs naissant des affections par lesquelles nous sommes dominés. (...)

  • EIV - Proposition 16 - Juin 2004

    EIV - Proposition 9 - corollaire ; EIV - Proposition 15.
    Le Désir qui naît de la connaissance du bon et du mauvais, en tant qu’elle est relative à l’avenir, peut plus aisément être réduit ou éteint par le Désir des choses qui sont présentement agréables. DÉMONSTRATION Une affection se rapportant à une chose que nous imaginons devoir être, est plus relâchée qu’une affection se rapportant à une présente (Coroll. de la Prop. 9). Or un Désir qui naît de la connaissance vraie du bon et du mauvais, encore qu’elle (...)

  • EIV - Proposition 17 - Juin 2004

    EIV - Proposition 12 - corollaire ; EIV - Proposition 15 ; EIV - Proposition 16.
    EIV - Proposition 16
    Un Désir qui naît de la connaissance vraie du bon et du mauvais, en tant qu’elle a trait à des choses contingentes, peut encore bien plus facilement être réduit par le Désir des choses qui sont présentes. DÉMONSTRATION
    Cette proposition se démontre de la même manière que la précédente en se fondant sur le Corollaire de la Proposition 12. [*]
    EIV - Proposition 17 - scolie
    Cupiditas quæ oritur ex (...)

  • EIV - Proposition 17 - scolie - Juin 2004

    Je crois avoir montré par ce qui précède la cause pourquoi les hommes sont plus émus par l’opinion que par la Raison vraie, et pourquoi la connaissance vraie du bon et du mauvais excite des émotions dans l’âme et le cède souvent à tout genre d’appétit sensuel d’où ce mot du Poète : Je vois le meilleur et je l’approuve, je fais le pire. L’Ecclésiaste paraît avoir eu la même pensée en disant : Qui accroît sa science accroît sa douleur. Et si je dis cela, ce n’est pas en vue d’en conclure que l’ignorance vaut (...)

  • EIV - Proposition 18 - Juin 2004

    EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Définitions des affects - 01.
    Un Désir qui naît de la Joie est plus fort, toutes choses égales d’ailleurs, qu’un Désir qui naît de la Tristesse. DÉMONSTRATION Le Désir est l’essence même de l’homme (Déf. 1 des Aff.), c’est-à-dire (Prop. 7, p. III) un effort par lequel l’homme s’efforce de persévérer dans son être. Un Désir qui naît de la Joie, est donc secondé ou accru par cette affection même de Joie (Déf. de la Joie dans le Scolie de la Prop. (...)

  • EIV - Proposition 18 - scolie - Juin 2004

    EII - Proposition 13 - (Postulat 4).
    EIII - Proposition 4 ; EIII - Proposition 7.
    EIV - Définition 8.
    J’ai expliqué dans ce petit nombre de propositions les causes de l’impuissance et de l’inconstance de l’homme et pourquoi les hommes n’observent pas les préceptes de la Raison. Il me reste à montrer ce que la Raison nous prescrit et quelles affections s’accordent avec les règles de la Raison humaine, quelles leur sont contraires. Avant, toutefois, de commencer à le démontrer suivant l’ordre (...)