à Micky, mon épouse
[…] les lois et règles de la nature, selon lesquelles tout se fait et passe d’une forme dans une autre, sont partout et toujours les mêmes […] (Éthique, troisième partie, préface)
Résumé :
Le concept de forme, qui, avec ses dérivés (« former », « formel », etc.), apparaît à cent vingt-sept occurrences dans les écrits de Spinoza, fait-il pour lui partie d’une terminologie philosophique traditionnelle, ou bien lui confère-t-il un sens original, différent de celui que connaît la tradition ? (...)
Emmanuel LEROUX, « L’indéterminisme latent de Spinoza », Revue philosophique de la France et de l’étranger, n° 7-12, juil.-déc. 1924 (XLIXe année), pp. 301-308.
L’historien de la philosophie entreprendrait une tâche bien vaine s’il se proposait de reconstituer les systèmes suivant une méthode littéralement « objective ». Il doit envisager ceux-ci, avant tout, comme des œuvres humaines, plus précisément comme des expériences mentales organisées par des êtres qui ont formé certains desseins et qui travaillent (...)
Au nombre des étiquettes qu’on a coutume d’attacher à la démarche de Spinoza, - athéisme, matérialisme, panthéisme, etc -, il y a le “monisme” : Spinoza, dit-on, est moniste, il est “un” moniste ; il est même celui qui, dans le champ de la philosophie moderne, incarne à la perfection ce courant ou cette tendance. Il serait ainsi “le” moniste intégral, philosophe du tout un qui est un tout seul ou un seul tout, tout seul un tout qui est tout un parce qu’il est un tout un, comme un seul tout un, bref le (...)
Au cours de l’année 1985-1986, le séminaire du Pr Bruaire fut consacré à la question de l’origine. Il s’agissait en réalité de la première partie d’une étude plus vaste, intitulée « origine et destin », dans laquelle devait être mise en évidence l’identité de la question première et de la préoccupation ultime, et dont la mort de Claude Bruaire nous a privés. Le présent travail lui doit beaucoup, et nous tenions, pour commencer, à saluer la mémoire de ce maître, et à lui rendre hommage.
Le mot « origine » (...)
Quand, il y a une vingtaine d’années, je me remis à travailler sur l’Éthique, qui avait été « mon livre » pendant l’adolescence, le climat théorique dans lequel je me retrouvai plongé avait à tel point changé qu’il était difficile de comprendre si le Spinoza auquel j’avais affaire était le même que celui qui m’avait accompagné dans mes premières études. Wolfson, et surtout Gueroult, avaient repris et approfondi les lectures philologiques - en particulier allemandes - qui avaient été développées juste avant (...)
La question du devenir actif chez Spinoza se trouve confrontée à deux problèmes connexes. D’une part, comment, dans une ontologie déterministe, où chaque mode fini est déterminé à exister et à opérer par un autre mode fini, concevoir la possibilité de l’activité modale ? Si tout mode fini est chose contrainte, comment peut-il devenir la cause adéquate ou totale de ses effets ? D’autre part, pourquoi, dans une philosophie de l’immanence, où le bien ne vaut que par son utilité pour celui qui en jouit, (...)
I.
Je chercherai à montrer ici l’extrême complexité de l’Éthique de Spinoza, et tout particulièrement lorsqu’il aborde le thème de la nécessité et de la liberté. Telle est la raison pour laquelle sa démarche « géométrique » a souvent produit la plus grande confusion, tout particulièrement sur ce point. Hegel par exemple, après une lecture hâtive et peut-être limitée au début de l’Éthique, put dire ainsi que le spinozisme était du déterminisme (déterminisme, ajouta-t-il, bien vite transfiguré en acosmisme). Si (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020