Parce que la présentation de la pensée de Spinoza devant des classes de terminale est subordonnée aux objectifs de la préparation au bac et d’une simple initiation à la philosophie, ce n’est pas en tant que philosophie ’ moniste ’, ’ panthéiste ’, ou même en tant que philosophie de la joie que j’évoque la pensée de Spinoza en cours, mais plutôt en tant que philosophie du délire.
En effet, comme il ne suffit pas, selon Spinoza, de produire démonstrativement la connaissance, mais qu’il faut aussi expliquer, (...)
Quelle est la place de Spinoza et de son oeuvre dans votre propre itinéraire philosophique ? Tout philosophe a deux philosophies, la sienne et celle de Spinoza , aurait dit Bergson. Faut-il l’entendre comme un privilège ou comme l’indication qu’entre ces deux philosophies, il y en a une de trop ? En tout cas, comme nombre d’apprentis philosophes, avant d’avoir la moindre thèse un peu personnelle, j’ai cru devoir penser sur un mode spinoziste. Le Traité de la réforme de l’entendement me semblait, au (...)
Une doctrine libertaire et révolutionnaire. En plein XVIIe siècle, face au calvinisme puritain et au judaïsme orthodoxe, le philosophe d’Amsterdam invente une éthique de la joie de vivre qui reste plus actuelle que jamais par Robert Misrahi (Robert Misrahi est philosophe, auteur de « Spinoza » (Entrelacs, coll. « Sagesses éternelles »), « le Travail de la liberté » (Le Bord de l’Eau, 2008). A paraître : « l’Ombre et le Reflet », photographies de Minot-Gormezano, textes de Robert Misrahi (Skira-Fhmmarwn).) (...)
Interview de Pierre-François Moreau. Propos recueillis par Catherine Golliau.
Spinoza est-il spinoziste ?
Pierre-François Moreau : Tout dépend de la définition que vous donnez de cet adjectif ! Le spinozisme, c’est d’abord la doctrine de Spinoza. Définition rigoureuse, mais limitée parce qu’elle ne peut prendre en compte que les domaines sur lesquels Spinoza s’est exprimé. Une deuxième définition possible est celle du professeur américain Jonathan Israel, qui a écrit « Les Lumières radicales » (...)
La réédition d’un ouvrage culte d’Antonio Negri invite à relire les figures contrariées de la puissance à l’heure d’une mondialisation sauvage.
L’Anomalie sauvage. Puissance et pouvoir chez Spinoza, par Antonio Negri, traduction François Matheron. Préfaces de Gilles Deleuze, Pierre Macherey, Alexandre Matheron. Éditions Amsterdam, 2007.
Un livre écrit en prison - ultime vicissitude des « années de plomb ». Paru en italien en 1981, traduit en français l’année suivante.
Il s’agissait alors de penser en (...)
Écrit en prison à la fin des Années de plomb, le premier livre du philosophe italien sur Spinoza initiait le concept de « multitude ». Il offre les bases théoriques à deux autres ouvrages récemment parus.
Le 7 avril 1979, Toni Negri, professeur de philosophie politique à l’université de Padoue, est arrêté au cours d’un vaste coup de filet dans toute l’Italie. Perpétrée près d’un an après l’exécution d’Aldo Moro par les Brigades rouges, cette opération policière de grande envergure vise en particulier la (...)
Professeur d’histoire moderne au prestigieux Institute for Advanced Studies de Princeton (États-Unis), le Britannique Jonathan Israel propose, à partir de la révolution spinozienne, une lecture nouvelle et érudite des Lumières, marquées par une division entre radicaux et modérés.
Lis "LES LUMIÈRES RADICALES", par Jonathan I. Israel.
Historien des idées, vous étudiez les Lumières en observant d’abord les débats philosophiques en leur sein. Rompant avec l’idée habituelle d’un seul et même mouvement (...)
Né le 20 octobre 1935 à Haifa, Yirmiyahu Yovel est l’une des principales figures de la recherche philosophique en Israël. Après une carrière universitaire qui l’a vu enseigner à l’université de la Sorbonne (1978-1980), et dans les universités de Princeton, Columbia, New-York et Milan, il enseigne à présent à l’université de Jérusalem, où il dirige également l’Institut international Spinoza dont il est le fondateur. Auteur d’ouvrages consacrés à Kant, à Spinoza et à Nietzsche, deux de ses titres ont été (...)
L’histoire aura décidément été le grand obstacle des structuralismes. C’est d’ailleurs armés de l’argument du changement que les individualismes ont repris le dessus, notamment en rendant solidaires le fait de la dynamique sociale et l’hypothèse de l’acteur selon le syllogisme suivant : s’il y a du nouveau, c’est qu’il y a de l’action, et s’il y a de l’action c’est qu’il y a un acteur. Le point de vue du structuralisme énergétique construit à partir d’une relecture de Spinoza, notamment en mobilisant le (...)
La première biographie complète sur le philosophe hollandais est enfin éditée en français. Un éblouissant " Que sais-je ? " en conforte plusieurs hypothèses.
Spinoza fait-il retour ? Une biographie traduite de l’anglais, parue en février 2003 et qui a pour originalité de distinguer en permanence le certain du possible, un " Que sais-je ? " " clair et distinct ", paru en janvier de la même année, des doxographies toutes récentes, tout cela atteste plutôt d’une permanence : le retour sans cesse (...)
Multitudes, multitude, peuple, classes sociales ? Le débat sur ce point peut sembler abstrait, mais il a des fortes implications quant à la manière de penser les luttes actuelles.
Multitude, au singulier, est un vrai concept, pour chacun des deux grands théoriciens qui l’ont mis en avant, au XVIIe siècle. Et concepts qui restent d’actualité. Qu’est-ce que la multitude comme concept ? C’est ce qui permet tout à la fois de penser le vide que l’écroulement de l’ordre théologico-politique et théocratique (...)
Quelles sont les formes de l’actualité de Spinoza, les effets théoriques dont il est la cause immanente ? Le premier site dans l’immanence de Spinoza est un réseau de problèmes autour des concepts d’expression et de représentation (s’il est nécessaire d’attacher des noms à ce champ hautement complexe et différencié, on pourrait mentionner ceux de Derrida, de Foucault, de Deleuze, et peut-être même d’Althusser). L’affirmation de Derrida à propos de la forme précise de cette problématisation du signe (...)
1.
Actualité de Spinoza ? Si le champ philosophique se partage, comme on le dit, entre la phénoménologie et la philosophie analytique, en laissant quelques mètres carrés au néo-kantisme et aux postmodernes, Spinoza est incontestablement de trop. Mettre à l’honneur Spinoza, comme nous le faisons dans ce numéro, est en soi un acte de résistance et d’affirmation intempestive. C’est affirmer l’excès de l’être sur la conscience et le langage, l’inefficace des prescriptions d’une raison pure pratique, (...)
I.
" Dans l’histoire de la pratique collective, il y a des moments où l’être dépasse le devenir. L’actualité de Spinoza consiste avant tout en ceci : l’être ne veut pas s’assujettir à un devenir qui ne détient pas la vérité " (A. Negri, Spinoza subversif. Variations (in) actuelles, Paris, Kimé, 1994, p.9). Placée au cœur du XVIIe siècle - le siècle de la crise baroque, du désenchantement poétique et de la mise en question des fondements de la politique classique -, la pensée de Spinoza est négation (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020