Pour ce qui touche, d’ailleurs la connaissance de l’origine de la Nature, il n’est pas du tout à redouter que nous la confondions avec des choses abstraites ; quand en effet on conçoit quelque chose abstraitement, comme on fait pour tous les universaux, ces concepts s’étendent toujours dans l’entendement au delà des limites où peuvent exister réellement dans la Nature leurs objets particuliers. De plus, comme il y a dans la Nature beaucoup de choses dont la différence est si petite qu’elle échappe (...)
Nous nous affranchissons toutefois également de cette erreur en nous efforçant d’examiner toutes nos perceptions selon la norme de l’idée vraie donnée, nous gardant, comme nous l’avons dit au commencement, des idées qui nous viennent par ouï-dire ou par expérience vague. Il faut ajouter que cette sorte d’erreur provient de ce que l’on conçoit les choses d’une façon trop abstraite ; car il est de soi assez clair que, ce que je conçois dans son véritable objet, je ne puis l’appliquer à un autre. L’erreur (...)
Il importe encore ici d’avoir égard à une rencontre qu’il ne valait pas la peine de noter en traitant de la fiction et qui est l’occasion de l’erreur la plus grande, à savoir quand certaines choses présentes à l’imagination sont aussi dans l’entendement, c’est-à-dire sont conçues clairement et distinctement : en pareil cas, tant que le distinct n’est pas distingué du confus, la certitude, c’est-à-dire l’idée vraie, se mêle aux idées non distinctes. Quelques-uns, par exemple, d’entre les Stoïciens ont, par (...)
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Dernière mise à jour : mardi 8 septembre 2020