Chapitre 08 - L’aristocratie
Que l’État aristocratique doit comprendre un grand nombre de patriciens ; de sa supériorité ; qu’il se rapproche plus que le monarchique de l’État absolu et pour cette raison convient bien au maintien de la liberté.
Que l’État aristocratique doit comprendre un grand nombre de patriciens ; de sa supériorité ; qu’il se rapproche plus que le monarchique de l’État absolu et pour cette raison convient bien au maintien de la liberté.
Nous avons traité jusqu’ici de l’État monarchique. Nous allons dire maintenant comment doit être institué un État aristocratique pour pouvoir se (...)
Supposons donc que, dans un État de grandeur médiocre, il y ait cent hommes supérieurs aux autres auxquels tout le pouvoir est remis et auxquels (...)
Il est habituel que les patriciens soient tous de la même ville qui est la capitale de l’État et donne ainsi son nom à la Cité ou à la (...)
Puisque cependant ce pouvoir détenu par une aristocratie ne fait jamais retour (ainsi que je viens de le montrer) à la masse du peuple, et qu’il (...)
Il apparaît ainsi que la condition de cet État aristocratique sera la meilleure, s’il a des institutions telles qu’il se rapproche le plus d’un (...)
Qu’un pouvoir absolu soit remis à l’Assemblée, cela n’entraîne pas que la plèbe ait à redouter de devenir esclave. Car la volonté d’une (...)
Dans la détermination donc des principes fondamentaux d’un État aristocratique, il faut observer en premier lieu qu’ils reposent sur la seule (...)
Qu’une ville ou plusieurs villes doivent en premier lieu être fondées et fortifiées, nul ne peut en douter. Mais celle-là surtout doit être (...)
Pour ce qui est de la force armée, puisque dans l’État aristocratique l’égalité doit être établie non plus entre tous, mais seulement entre les (...)
Pour cette raison aussi que tous, à l’exception des patriciens, sont des étrangers, il est impossible sans péril pour tout l’État, que les (...)
Après ces considérations je passe aux principes sur lesquels l’Assemblée suprême doit solidement reposer. Nous avons vu au § 2 de ce chapitre (...)
Pour ce qui est du premier point, la difficulté la plus grande naît de l’envie. Les hommes, nous l’avons dit, sont par nature ennemis, et, en (...)
La première loi de pareil État doit être celle qui établit un rapport entre le nombre des patriciens et la masse du peuple. Ce rapport en effet (...)
Les patriciens sont choisis dans certaines familles dans des lieux déterminés. Mais il est pernicieux de régler cela par une loi expresse. Outre (...)
S’il est en outre fixé par une loi que des hommes très jeunes ne peuvent être choisis, il n’arrivera jamais qu’un petit nombre de familles aient (...)
Il faut arrêter en troisième lieu que tous les patriciens doivent se rassembler à certaines dates dans un lieu déterminé de la ville, et que les (...)
L’office de cette Assemblée est de faire et d’abroger des lois, d’appeler dans le patriciat de nouveaux collègues, et de choisir tous les (...)
La coutume suivie par certains peuples place à la tête du corps des patriciens un président ou un chef, soit à vie comme à Venise, soit à temps (...)
Comme le pouvoir souverain appartient à l’assemblée des patriciens prise dans sa totalité, mais non à chacun de ses membres (sans quoi ce serait (...)
S’il existe un président ou un chef pouvant apporter son suffrage dans le conseil, il y aura nécessairement une grande inégalité, en raison de (...)
Ces syndics doivent être élus à vie. Car s’ils l’étaient à temps, de façon à pouvoir être appelés par la suite à d’autres fonctions de l’État, (...)
Nous déterminerons sans peine le nombre de ces syndics si nous observons qu’ils doivent soutenir avec les patriciens le même rapport que les (...)
Pour que le conseil des syndics puisse s’acquitter sûrement de son office, il faut mettre à sa disposition une partie de la force armée qui (...)
Il faut donner aux syndics et à tout fonctionnaire de l’État non un traitement fixe, mais une rémunération calculée de telle sorte qu’ils ne (...)
La rétribution à donner aux syndics dont l’office, nous l’avons vu, est de veiller à ce que les lois demeurent inviolées, doit être calculée de (...)
Le droit de convoquer l’Assemblée suprême et de décider quelles affaires lui seront soumises appartient aux syndics, à qui la première place est (...)
Afin que, dans les décisions à prendre et dans le choix des fonctionnaires de l’État, tous les patriciens aient un pouvoir égal, et pour que les (...)
Il faut dans le conseil des syndics et dans les autres, observer les mêmes règles, c’est-à-dire voter au moyen de boules. Mais le droit de (...)
Nous appellerons Sénat un deuxième conseil également subordonné à l’Assemblée suprême, et dont l’office est de conduire les affaires publiques, (...)
Pour fixer le nombre des sénateurs, voici quelles sont les considérations qui interviennent : d’abord que tous les patriciens aient un espoir (...)
La rémunération des sénateurs doit être telle qu’ils aient avantage à la paix plutôt qu’à la guerre, c’est pourquoi la centième ou la (...)
Quelques-uns des syndics désignés par l’Assemblée suprême doivent siéger au Sénat mais sans prendre part aux votes ; leur rôle est de veiller à (...)
Le Sénat entier ne doit pas se réunir tous les jours, mais comme tous les Conseils, à date fixe. Comme cependant il faut que les affaires (...)
Les sénateurs élus pour un an comme je l’ai dit plus haut, seront divisés en quatre ou six séries ; la première aura la préséance pendant les (...)
Je ne puis déterminer avec précision le nombre de ces élus. Ce qui est certain c’est qu’ils doivent être assez nombreux pour ne pas être (...)
L’office de ces Consuls, nous l’avons dit, est de convoquer le Sénat quand quelques-uns d’entre eux, même en petit nombre, le jugent utile, et (...)
Pour ce qui est du tribunal ou de la cour de justice, on ne peut s’en tenir aux principes que nous avons exposés comme convenant dans une (...)
Touchant le nombre des juges, rien de particulier : comme dans un État monarchique il faut avant tout que les juges soient trop nombreux pour (...)
En tout État la durée du mandat qui est confiée aux juges est la même, et il faut aussi que, chaque année, une partie d’entre eux se retire ; (...)
Les juges doivent être nommés par l’Assemblée suprême parmi les patriciens, c’est-à-dire parmi les auteurs des lois (§ 17 de ce chapitre), et (...)
Les émoluments des juges doivent être tels que nous l’avons vu au § 29 du chapitre VI, c’est-à-dire qu’en matière civile ils recevront de la (...)
Les gouverneurs envoyés dans les villes ou les provinces doivent être choisis dans la classe sénatoriale, parce que c’est l’office des sénateurs (...)
Les juges dans chaque ville devront être nommés parmi les patriciens de l’endroit. Mais il est inutile de parler d’eux plus longuement parce que (...)
Les secrétaires des conseils et leurs autres serviteurs n’ayant pas le droit de suffrage seront choisis dans la plèbe. Mais comme ils ont une (...)
Les employés des finances seront choisis dans la plèbe et auront des comptes à rendre non seulement au Sénat, mais aux syndics.
Traduction (...)
Pour ce qui touche la religion, nous en avons traité assez copieusement dans le Traité Théologico-Politique. Nous avons cependant omis de (...)
Tels sont les principes de l’État aristocratique, auxquels j’ajouterai un petit nombre de dispositions moins fondamentales, mais importantes : (...)
Ceux que la loi oblige à prêter serment, se garderont bien plus du parjure si le serment qui leur est imposé se fait sur le salut de la Patrie (...)
Les universités fondées aux frais de l’État sont instituées moins pour cultiver l’esprit que pour le contraindre. Dans une libre république au (...)