Vous êtes ici : Accueil > Traité théologico-politique > CHAPITRE XX : Où l’on montre que dans un État libre il est loisible à chacun (...)

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  • TTP - Chap. XX - §§1-5 : Comment concilier liberté de penser et de parler avec la paix de l’État et le droit du souverain ? - Mai 2006

    [1] S’il était aussi facile de commander aux âmes qu’aux langues, il n’y aurait aucun souverain qui ne régnât en sécurité et il n’y aurait pas de gouvernement violent, car chacun vivrait selon la complexion des détenteurs du pouvoir et ne jugerait que d’après leurs décrets du vrai ou du faux, du bien ou du mal, du juste ou de l’inique. Mais, comme nous l’avons fait observer au commencement du chapitre XVII, cela ne peut être ; il ne peut se faire que l’âme d’un homme appartienne entièrement à un autre ; (...)

  • TTP - Chap. XX - §§6-10 : Chacun peut dire et enseigner ce qu’il pense sans danger pour la paix, à la condition de laisser au souverain décider quant aux actions. - Mai 2006

    [6]Des fondements de l’État tels que nous les avons expliqués ci-dessus, il résulte avec la dernière évidence que sa fin dernière n’est pas la domination ; ce n’est pas pour tenir l’homme par la crainte et faire qu’il appartienne à un autre que l’État est institué ; au contraire c’est pour libérer l’individu de la crainte, pour qu’il vive autant que possible en sécurité, c’est-à-dire conserve, aussi bien qu’il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d’exister et d’agir. Non, je le répète, la fin (...)

  • TTP - Chap. XX - §§11-13 : Le danger de la répression des pensées et des paroles. - Mai 2006

    [11] Admettons cependant que cette liberté peut être comprimée et qu’il est possible de tenir les hommes dans une dépendance telle qu’ils n’osent pas proférer une parole, sinon par la prescription du souverain ; encore n’obtiendra-t-il jamais qu’ils n’aient de pensées que celles qu’il aura voulu ; et ainsi, par une conséquence nécessaire, les hommes ne cesseraient d’avoir des opinions en désaccord avec leur langage et la bonne foi, cette première nécessité de l’État, se corromprait ; l’encouragement donné à (...)

  • TTP - Chap. XX - §§14-18 : L’opposition dans la concorde. - Mai 2006

    [14] Pour que la fidélité donc et non la complaisance soit jugée digne d’estime, pour que le pouvoir du souverain ne souffre aucune diminution, n’ait aucune concession à faire aux séditieux, il faut nécessairement accorder aux hommes la liberté du jugement et les gouverner de telle sorte que, professant ouvertement des opinions diverses et opposées, ils vivent cependant dans la concorde. Et nous ne pouvons douter que cette règle de gouvernement ne soit la meilleure, puisqu’elle s’accorde le mieux avec (...)