Chapitre V

De la providence de Dieu



(1) Le deuxième attribut que nous appelons un propre à lui appartenant est la Providence ; laquelle n’est pas autre chose pour nous que la tendance, que nous trouvons dans la nature entière, et dans les choses particulières, ayant pour objet le maintien et la conservation de leur être propre. Car il est évident qu’aucune chose ne peut par sa propre nature tendre à l’anéantissement d’elle-même, mais qu’au contraire chaque chose a en elle-même une tendance à se maintenir dans le même état et à s’élever à un meilleur.

(2) De sorte que, suivant cette définition donnée par nous, nous posons une providence universelle et une particulière. La providence universelle est celle par laquelle chaque chose est produite et maintenue en tant qu’elle est une partie de la nature entière. La providence particulière est la tendance qu’a chaque chose particulière à maintenir son être propre, en tant qu’elle n’est pas considérée comme une partie de la nature mais comme un tout. Cela est éclairci par l’exemple suivant : tous les membres d’un homme sont prévus et à tous il est pourvu en tant qu’ils sont des parties de l’homme, et cela est la providence universelle ; et la providence particulière est la tendance qu’a chaque membre particulier (pris comme un tout et non comme, une partie de l’homme) à la conservation et au maintien de son propre état.