Lettre 05 - Oldenburg à Spinoza (11-21 Octobre 1661)
à Monsieur B. de Spinoza,
Henri Oldenburg.
Très respectable ami,
Voici le petit livre que je vous avais promis, vous me ferez connaître en retour le jugement que vous portez sur lui, en particulier sur les observations concernant le Nitre, la fluidité et la solidité. Je vous sais le plus grand gré de votre deuxième lettre si pleine de science, que j’ai reçue hier. Je regrette fort toutefois que votre départ pour Amsterdam vous ait empêché de répondre à tous mes doutes et je vous prie de compléter vos explications dès que vous en aurez le loisir. Votre lettre a certes répandu beaucoup de clarté dans mon esprit, elle n’a cependant pas entièrement dissipé l’obscurité : ce résultat sera obtenu, à ce que je crois, quand vous m’aurez renseigné clairement et distinctement sur la vraie et première origine des choses. Aussi longtemps en effet que je ne perçois pas clairement par quelle cause et en quelle manière les choses ont commencé d’être et quel lien les rattache à la cause première, s’il en est une, tout ce que j’entends, tout ce que je lis ressemble à des mots sans suite. Je fais donc appel à votre science, Monsieur, et je vous prie de m’éclairer et de ne pas mettre en doute la foi et la gratitude de votre tout dévoué.
HENRI OLDENBURG.
Londres, les 11/21 octobre 1661.
Lisez la réponse de Spinoza : Lettre 06 - Spinoza à Oldenburg.