PPD - II - Proposition 2 - Scolie



Bien que nous disions [1] que Dieu est partout il n’est pas accordé par là que Dieu soit étendu ; c’est-à-dire (par la Proposition précédente) corporel ; car cette ubiquité se rapporte à la seule puissance de Dieu et à son concours par lequel toutes choses sont conservées ; de sorte que l’ubiquité de Dieu ne se rapporte pas plus à une étendue ou à un corps qu’à des anges ou à des âmes humaines. Mais il est à noter que, lorsque nous disons que sa puissance est partout, nous n’en séparons pas son essence ; car où est sa puissance est aussi son essence (Proposition 17, Corollaire partie I) ; mais excluons seulement toute corporéité, c’est-à-dire que Dieu n’est pas partout par quelque puissance corporelle, mais par une puissance ou essence divine, servant également à la conservation de l’étendue et à celle des choses pensantes (Proposition 17, partie I) qu’il ne pourrait certainement pas conserver si sa puissance, c’est-à-dire son essence, était corporelle.


[1Voir, à ce sujet, de plus amples détails dans l’Appendice partie II, chap. VI et IX.