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A l’égard, en effet, de ce qui constitue la forme du vrai, il est certain qu’une pensée vraie ne se distingue pas seulement d’une fausse par un caractère extrinsèque, mais principalement par un caractère intrinsèque. Si quelque ouvrier, par exemple, a conçu un ouvrage bien ordonné, encore que cet ouvrage n’ait jamais existé et ne doive jamais exister, la pensée ne laisse pas d’en être vraie, et cette pensée reste la même que cet ouvrage existe ou non. Au contraire si quelqu’un dit que Pierre, par exemple, existe, sans qu’il sache que Pierre existe, cette pensée est fausse en ce qui concerne celui qui la forme ou, si l’on préfère, n’est pas vraie, encore que Pierre existe réellement. Et cette énonciation : Pierre existe, n’est vraie qu’en ce qui concerne celui qui sait avec certitude que Pierre existe.


Nam quod id spectat, quod formam veri constituit, certum est, cogitationem veram a falsa non tantum per denominationem extrinsecam, sed maxime per intrinsecam distingui. Nam si quis faber ordine concepit fabricam aliquam, quamvis talis fabrica nunquam exstiterit, nec etiam unquam exstitura sit, eius nihilominus cogitatio vera est, et cogitatio eadem est, sive fabrica existat, sive minus ; et contra si aliquis dicit, Petrum ex. gr. existere, nec tamen scit, Petrum existere, illa cogitatio respectu illius falsa est, vel si mavis, non est vera ; quamvis Petrus revera existat. Nec haec enunciatio, Petrus existit, vera est, nisi respectu illius, qui certo scit, Petrum existere.