TRE - 81

  • 26 septembre 2005


Telles sont les questions que j’ai promis de traiter dans cette première partie de la méthode. Pour ne rien omettre cependant de ce qui peut conduire à la connaissance de l’entendement et de ses forces, je traiterai encore brièvement de la mémoire et de l’oubli ; y ayant à considérer principalement ici que la mémoire acquiert de la force avec le secours de l’entendement et aussi sans ce secours. Touchant le premier point, plus une chose est connaissable et plus facilement elle se retient, et au contraire moins elle est connaissable, plus facilement nous l’oublions. Par exemple, si je donne à quelqu’un un grand nombre de mots sans lien, il les retiendra beaucoup plus difficilement que si je les lui communique sous forme de récit.


Haec sunt, quae promisi tradere in hac prima parte methodi. Sed ut nihil omittam eorum, quae ad cognitionem intellectus et eius vires possunt conducere, tradam etiam pauca de memoria et oblivione ; ubi hoc maxime venit considerandum, quod memoria corroboretur ope intellectus, et etiam absque ope intellectus. Nam quoad primum, quo res magis est intelligibilis, eo facilius retinetur, et contra, quo minus, eo facilius eam obliviscimur. Ex. gr. si tradam alicui copiam verborum solutorum, ea multo difficilius retinebit, quam si eadem verba in forma narrationis tradam.


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