Traité politique, IV, §03

  • 14 février 2005


Puisqu’au seul souverain il appartient de traiter des affaires publiques ou de choisir des fonctionnaires à cet effet, il en résulte qu’un sujet usurpe le pouvoir quand de son propre jugement, à l’insu de l’autorité suprême, il s’occupe d’une affaire publique, alors même qu’il a cru agir pour le bien de la Cité [1].


Traduction Saisset :

Ainsi donc puisqu’il n’appartient qu’au seul souverain de traiter les affaires publiques, ou de choisir pour cela des agents appropriés, il s’ensuit que c’est aspirer à être le maître de l’État que d’entreprendre quelque affaire publique à l’insu de l’assemblée suprême, alors même qu’on croirait agir pour le bien de l’État.


Quoniam itaque solius summae potestatis ius sit negotia publica tractandi, vel ministros ad eadem eligendi, sequitur, subditum imperium affectare, qui suo solo arbitrio, supremo concilio inscio, negotium aliquod publicum aggressus est, tametsi id, quod intenderat agere, civitati optimum fore crediderit.

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