EIII - Proposition 53 - corollaire


Cette joie est de plus en plus alimentée à mesure que l’homme imagine davantage qu’il est loué par d’autres. Car plus il imagine qu’il est loué par d’autres, plus grande est la Joie dont il imagine que les autres sont affectés par lui, et cela avec l’accompagnement de l’idée de lui-même (Scolie de la Prop. 29) ; et ainsi (Prop. 27) lui-même est affecté d’une Joie plus grande qu’accompagne l’idée de lui-même. [*]


Hæc lætitia magis magisque fovetur quo magis homo se ab aliis laudari imaginatur. Nam quo magis se ab aliis laudari imaginatur eo majore lætitia alios ab ipso affici imaginatur idque concomitante idea sui (per scholium propositionis 29 hujus) atque adeo (per propositionem 27 hujus) ipse majore lætitia concomitante idea sui afficitur. Q.E.D.

[*(Saisset :) Plus l’homme s’imagine qu’il est l’objet des louanges d’autrui, plus cette joie est alimentée dans son âme. Plus, en effet, il se représente soi-même de la sorte, plus grande il imagine la joie que les autres éprouvent à cause de lui, et à laquelle il joint l’idée de lui-même (par le Scol. de la Propos. 29), et conséquemment (par la Propos. 27), plus grande sera la joie qu’il éprouvera, et cette joie sera accompagnée de l’idée de lui-même. C. Q. F. D.