EII - Proposition 3
Il y a nécessairement en Dieu une idée tant de son essence que de tout ce qui suit nécessairement de son essence.
DÉMONSTRATION
Dieu en effet (Prop. 1) peut penser une infinité de choses en une infinité de modes ou (ce qui revient au même suivant la Prop. 16 de la p. I) former l’idée de son essence et de tout ce qui en suit nécessairement. Or tout ce qui est au pouvoir de Dieu, est nécessairement (Prop. 35, p. I) ; donc une telle idée est nécessairement donnée et (Prop. 15, p. I) ce ne peut être autre part qu’en Dieu. C.Q.F.D. [*]
In Deo datur necessario idea tam ejus essentiæ quam omnium quæ ex ipsius essentia necessario sequuntur.
DEMONSTRATIO :
Deus enim (per propositionem 1 hujus) infinita infinitis modis cogitare sive (quod idem est per propositionem 16 partis I) ideam suæ essentiæ et omnium quæ necessario ex ea sequuntur, formare potest. Atqui omne id quod in Dei potestate est, necessario est (per propositionem 35 partis I) ; ergo datur necessario talis idea et (per propositionem 15 partis I) non nisi in Deo. Q.E.D.
EII - Proposition 5 ; EII - Proposition 9 - corollaire ; EII - Proposition 20 ; EII - Proposition 22 ; EII - Proposition 24.
[*] (Saisset) : Il n’y a de toute nécessité en Dieu l’idée de son essence, aussi bien que de tout ce qui en résulte nécessairement. Démonstration Dieu, en effet (par la Prop. 1 de cette seconde partie), peut penser une infinité de choses infiniment modifiées, ou (ce qui est la même chose, par la Propos. 16, part. 1) former l’idée de son essence et de tout ce qui en découle nécessairement. Or, tout ce qui est dans la puissance de Dieu est nécessairement (par la Propos. 35, part. 1), donc il y a nécessairement une telle idée et (par la Propos. 15, part. 1) elle est en Dieu seul C.Q.F.D.