Préface
Premièrement rédigé en langue latine par Benoît de Spinoza à l’usage de ses disciples qui voulaient s’adonner à la pratique de la morale et de la vraie philosophie.
Et présentement traduit en langue néerlandaise à l’usage des amis de la vérité et de la vertu, pour fermer enfin la bouche à ceux qui tant se vantent à ce sujet, et font recevoir et serrer dans la main par les simples leur fiente et leur ordure comme de l’ambre gris ; pour qu’ils cessent enfin de salir ce qu’ils ne connaissent pas encore, savoir Dieu, soi-même et l’entr’aide en vue de la santé de l’âme ; et pour guérir enfin ceux qui sont malades en leur entendement [1] par l’esprit de douceur et de patience, selon l’exemple du Seigneur Christ, notre maître, le meilleur.
TABLE DES CHAPITRES COMPRIS DANS LES DEUX LIVRES CI-APRÈS
Le premier livre traitant de Dieu et de ce qui appartient à Dieu, contient les chapitres suivants :
I. Que Dieu est.
II. Ce que Dieu est.
III. Que Dieu est cause de tout.
IV. De l’action nécessaire de Dieu.
V. De la Providence de Dieu.
VI. De la Prédestination de Dieu.
VII. Des attributs qui n’appartiennent pas à Dieu.
VIII. De la Nature Naturante.
IX. De la Nature Naturée.
X. Ce qu’est le Bien et le Mal.
Le second livre traitant de l’homme possédant une perfection lui permettant de pouvoir de lui-même s’unir à Dieu :
I. De l’Opinion, de la Croyance et du Savoir.
II. Ce qu’est l’Opinion, la Croyance et la Connaissance claire.
III. Naissance des Passions ; passion naissant de l’opinion.
IV. Ce qui naît de la croyance ; et du bien et du mal de l’homme.
V. De l’Amour.
VI. De la Haine.
VII. De la Joie et de la Tristesse.
VIII. De l’Estime du Mépris et de la Crainte.
IX. De l’Espérance
X. Du Remords et du Repentir.
XI. De la Raillerie et de la Plaisanterie.
XII. De l’Honneur, de la Honte et de l’Impudeur.
XIII De la Faveur de la Gratitude et de l’Ingratitude.
XIV. Du Regret.
XV. Du vrai et du faux.
XVI. De la Volonté.
XVII. De la différence entre la Volonté et le Désir.
XVIII. De l’Utilité de ce qui précède.
XIX. De notre félicité.
XX. Confirmation de ce qui précède.
XXI. De la Raison.
XXII. De la Connaissance vraie, de la régénération.
XXIII. De l’Immortalité de l’âme.
XXIV. De l’Amour de Dieu pour l’homme.
XXV. Des Diables.
XXVI. De la vraie Liberté.
[1] Ce sont ces mots qui m’ont déterminé à traduire welstand par santé ; j’ajouterai qu’ici le mot verstand, que je traduis par entendement, rend probablement le latin mens et non intellectus (ainsi qu’en quelques passages du traité, du reste).