TRE - 01

  • 29 août 2005

L’expérience m’avait appris que toutes les occurrences les plus fréquentes de la vie ordinaire s’ont vaines et futiles ; je voyais qu’aucune des choses, qui étaient pour moi cause ou objet de crainte, ne contient rien en soi de bon ni de mauvais, si ce n’est à proportion du mouvement qu’elle excite dans l’âme : je résolus enfin de chercher s’il existait quelque objet qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et par quoi l’âme, renonçant à tout autre, pût être affectée uniquement, un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine.


Postquam me experientia docuit, omnia, quae in communi vita frequenter occurrunt, vana et futilia esse ; cum viderem omnia, a quibus et quae timebam, nihil neque boni neque mali in se habere, nisi quatenus ab iis animus movebatur ; constitui tandem inquirere, an aliquid daretur, quod verum bonum et sui communicabile esset, et a quo solo reiectis ceteris omnibus animus afficeretur ; imo an aliquid daretur, quo invento et acquisito continua ac summa in aeternum fruerer laetitia.