TRE - 04

  • 31 août 2005


dans le plaisir l’âme est suspendue comme si elle eût trouvé un bien où se reposer ; elle est donc au plus haut point empêchée de penser à un autre bien ; après la jouissance d’autre part vient une extrême tristesse qui, si elle ne suspend pas la pensée, la trouble et l’émousse. La poursuite de l’honneur et de la richesse n’absorbe pas moins l’esprit ; celle de la richesse, surtout quand on la recherche pour elle-même [1], parce qu’alors on lui donne rang de souverain bien ; suite


Nam quod ad libidinem attinet, ea adeo suspenditur animus, ac si in aliquo bono quiesceret ; quo maxime impeditur, ne de alio cogitet. Sed post illius fruitionem summa sequitur tristitia, quae si non suspendit mentem, tamen perturbat et hebetat. Honores ac divitias prosequendo non parum etiam distrahitur mens, praesertim ubi hae non nisi propter se quaeruntur [2], quia tum supponuntur summum esse bonum.



[1Ce point eût pu être traité avec plus de développement et plus distinctement par la considération séparée de plusieurs cas : richesse poursuivie pour elle-même, en vue de l’honneur, du plaisir, de la santé, et du progrès des sciences et des arts ; ces considérations trouveront leur place ailleurs, n’y ayant pas de raison ici pour traiter ce point si soigneusement.

[2Potuisset haec latius et distinctius demonstrari, distinguendo scilicet divitias, quae quaeruntur vel propter se vel propter honorem vel propter libidinem vel propter valetudinem et augmentum scientiarum et artium. Sed hoc ad suum locum reservatur, quia huius loci non est, haec adeo accurate inquirere. Sp.

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