TRE - 68

  • 18 septembre 2005


Quant à l’autre sorte d’erreur, qui est relative aux essences ou encore aux actions, de telles perceptions sont nécessairement toujours confuses, composées de diverses perceptions confuses de choses existant dans la Nature ; par exemple quand les hommes se persuadent qu’il y a des divinités dans les forêts, les idoles, les bêtes, etc. ; qu’il y a des corps de la seule combinaison desquels l’entendement puisse naître ; que des cadavres raisonnent, se promènent, parlent ; que Dieu se trompe et autres erreurs semblables. Par contre, les idées qui sont claires et distinctes ne peuvent jamais être fausses ; car les idées des choses qui sont conçues clairement et distinctement sont ou bien parfaitement simples, ou bien composées des idées les plus simples, c’est-à-dire déduites des idées les plus simples. Que d’ailleurs une idée parfaitement simple ne peut pas être fausse, c’est ce que chacun pourra voir, pourvu qu’il sache ce qu’est le vrai, ou l’entendement et, en même temps, ce qu’est le faux.


Quod attinet ad alteram, quae ad essentias refertur, vel etiam ad actiones, tales perceptiones necessario semper sunt confusae, compositae ex diversis confusis perceptionibus rerum in natura existentium, ut cum hominibus persuadetur, in silvis, in imaginibus, in brutis et ceteris adesse numina ; dari corpora, ex quorum sola compositione fiat intellectus ; cadavera ratiocinari, ambulare, loqui ; Deum decipi, et similia. Sed ideae, quae sunt clarae et distinctae, nunquam possunt esse falsae : Nam ideae rerum, quae clare et distincte concipiuntur, sunt vel simplicissimae, vel compositae ex ideis simplicissimis, id est, a simplicissimis ideis deductae. Quod vero idea simplicissima non queat esse falsa, poterit unusquisque videre, modo sciat, quid sit verum sive intellectus, et simul quid falsum.


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