EIV - Proposition 1

  • 23 mai 2004

Rien de ce qu’une idée fausse a de positif n’est ôté par la présence du vrai, en tant que vrai.

DÉMONSTRATION

La fausseté consiste seulement dans la privation de connaissance qu’enveloppent les idées inadéquates (Prop. 35, p. II), et elles n’ont rien de positif à cause de quoi elles sont dites fausses (Prop. 33, p. II). Mais, au contraire, en tant qu’elles se rapportent à Dieu, elles sont vraies (Prop. 32, p. II). Si donc ce qu’une idée fausse a de positif était ôté par la présence du vrai en tant qu’il est vrai, une idée vraie serait ôtée par elle-même, ce qui (Prop. 4, p. III) est absurde. Donc rien de ce qu’une idée fausse, etc. C.Q.F.D. [*]


Nihil quod idea falsa positivum habet, tollitur præsentia veri quatenus verum.

DEMONSTRATIO :

Falsitas in sola privatione cognitionis quam ideæ inadæquatæ involvunt, consistit (per propositionem 35 partis II) nec ipsæ aliquid habent positivum propter quod falsæ dicuntur (per propositionem 33 partis II) sed contra quatenus ad Deum referuntur, veræ sunt (per propositionem 32 partis II). Si igitur id quod idea falsa positivum habet præsentia veri quatenus verum est, tolleretur, tolleretur ergo idea vera a se ipsa, quod (per propositionem 4 partis III) est absurdum. Ergo nihil quod idea etc. Q.E.D.


[*(Saisset :) Rien de ce qu’une idée fausse contient de positif n’est détruit par la présence du vrai, en tant que vrai. Démonstration L’erreur consiste dans la seule privation de connaissance qu’enveloppent les idées inadéquates (par la Propos. 35, part. 2), et il n’y a rien de positif dans ces idées qui les fasse appeler fausses (par la Propos. 33, part. 2). Tout au contraire, en tant qu’elles se rapportent à Dieu, elles sont vraies (par la Propos. 32, part. 2). Si donc ce qu’une idée fausse a de positif était détruit par la présence du vrai, en tant que vrai, il faudrait donc qu’une idée vraie se détruisit elle-même, ce qui est absurde (par la Propos. 4, part. 3). Donc, rien de ce qu’une idée fausse, etc., C. Q. F. D.

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