TRE - 50

  • 16 septembre 2005


Commençons donc par la première partie de la Méthode qui est, comme nous l’avons dit, de distinguer et de séparer l’Idée vraie des autres perceptions, et d’empêcher l’esprit de confondre les idées fausses, forgées et douteuses avec les vraies ; mon intention est d’expliquer cela amplement en cet endroit, afin d’arrêter la pensée du lecteur sur une connaissance aussi nécessaire, et aussi parce que beaucoup en sont venus à douter même des choses vraies pour n’avoir pas pris garde à ce qui distingue la perception vraie de toutes les autres. Ils ressemblent ainsi à des hommes qui, pendant la veille, ne mettaient d’abord pas en doute qu’ils ne fussent éveillés, mais, s’étant une fois crus assurés en rêve, comme il arrive, qu’ils étaient éveillés, et ayant reconnu par la suite leur erreur, se sont mis à douter même de leurs veilles ; accident dont la raison est qu’ils n’ont jamais distingué le sommeil d’avec la veille.


Incipiamus itaque a prima parte methodi, quae est, uti diximus, distinguere et separare ideam veram a ceteris perceptionibus, et cohibere mentem, ne falsas, fictas et dubias cum veris confundat. Quod utcumque fuse hic explicare animus est, ut lectores detineam in cogitatione rei adeo necessariae, et etiam quia multi sunt, qui vel de veris dubitant ex eo, quod non attenderunt ad distinctionem, quae est inter veram perceptionem et alias omnes ; adeo ut sint veluti homines, qui cum vigilarent, non dubitabant se vigilare ; sed postquam semel in somniis, ut saepe fit, putarunt se certo vigilare, quod postea falsum esse reperiebant, etiam de suis vigiliis dubitarunt ; quod contingit, quia nunquam distinxerunt inter somnum et vigiliam.


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J’avertis toutefois que je ne traiterai pas ici de l’essence de chaque perception et ne l’expliquerai point par sa cause prochaine ; car cela (...)